Communication de Dr. Serageldin sur Einstein

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Alexandrie, 4 mai 2005—Dr. Ismail Serageldin, directeur de la Bibliotheca Alexandrina, donnera une communication au Conseil supérieur de la culture, le 7 mai où la vie d’Albert Einstein sera retracée. Cette communication survient dans le contexte de la préparation du symposium Einstein qui se tiendra à la Bibliothèque du 4 au 6 juin dans le cadre de l’Année internationale de physique"World Year of Physics (WYP)".

Dans les années 1870, l’Allemagne réalise son unification sous l’égide de la Prusse. D’une simple région où se confrontaient les intérêts des pays européens, l’Allemagne est passée à un Etat puissant et fortement industrialisé. C’est le 14 mars 1879, dans un climat de glorification de la force et de la culture allemande, que naît Albert Einstein. Fils d’une famille juive peu pratiquante, Albert Einstein est un enfant solitaire. Ses professeurs voient en lui un élève lent et moyennement doué. Cette opinion vient du fait qu’il ne porte aucun jugement hâtif et qu’il mûrit longuement chaque réflexion.

Au début de l’année 1895, Einstein a 16 ans. Ecœuré par la discipline militaire qui règne au sein des Gymnasium (les lycées) et face à l’hostilité de certains de ses professeurs, il part rejoindre ses parents installés en Italie quelques temps plus tôt après un revers de fortune. Sa décision est confortée par son refus de faire son service militaire. Il décide alors de préparer le concours de l’Ecole polytechnique de Zurich. Il l’obtient à la deuxième tentative, en 1896.

Malgré son diplôme obtenu en 1900 et une première publication sur la capillarité en 1901, son esprit indépendant et son caractère frondeur lui interdisent un poste d’assistant à l’université. Ce n’est qu’en juin 1902, après une période de chômage, qu’il obtient le poste d’expert auprès du Bureau des brevets de Berne. Ce travail lui offre une réelle liberté car il peut réfléchir aux problèmes de physique le soir après sa journée de travail.

C’est alors qu’Einstein fait publier deux articles dans Annalen der Physik qui se révèlent révolutionnaires. Le premier paraît en mars 1905. Il décrit comment l’énergie d’un corps chauffé peut se transformer en énergie lumineuse. Cette transformation n’est possible qu’en considérant la lumière constituée de "grains" qu’Einstein appelle "quanta de lumière" (les photons). La lumière n’est alors ni continue ni discontinue, mais les deux à la fois. Einstein ne sait toujours pas dans quelles circonstances la lumière se révèle continue ou discontinue mais son hypothèse n’en demeure pas moins exacte. Le deuxième article paraît deux mois plus tard, en juin. Il se propose de résoudre le problème posé par l’éther, en totale contradiction avec le principe de relativité. Pour Einstein, l’éther n’a pas lieu d’être. La seule donnée qui permet de décrire la lumière est sa vitesse c, constante quelle que soit la vitesse de l’observateur. Il énonce alors sa théorie de la relativité qui unifie les théories de la matière et de la lumière. La matière comme la lumière subissent le principe de relativité et la simultanéité de deux événements devient dépendante de l’observateur. Le temps n’est plus un concept invariant et est lui aussi relatif. En septembre 1905, Einstein ajoute un post-scriptum à son article et démontre la célèbre formule E=mc², induisant une équivalence entre la matière et l’énergie. Formule qui sera à l’origine du développement de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins civiles ou militaires. Mais Einstein ne s’arrête pas là. Dès 1907, il commence à réfléchir à sa théorie de la relativité générale qui permettrait d’expliquer le phénomène de la chute des corps. Mais elle nécessite de plus grandes connaissances en mathématiques modernes. Il quitte alors le Bureau des brevets et obtient un poste universitaire d’abord à Berne puis à Prague en 1911. En 1912, il devient professeur à l’Ecole polytechnique de Zurich et y retrouve un ancien camarade, Marcel Grossmann. Il a enfin l’aide qu’il désirait en mathématiques et entreprend la mise au point de sa théorie. Une erreur le conduit à une impasse et il perd trois ans. Mais le tir est rapidement corrigé et la théorie de la relativité est achevée à la fin de l’année 1915. Elle offre une nouvelle interprétation de la chute des corps.Consulter le site Internet du symposium : www.bibalex.org/einstein2005


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